En un temps imaginaire, on murmure dans les contes, par les dires de milles voix inaudibles, un récit : ce qu'étaient les esprits-mères. Des légendes, des créatures fantastiques ou encore des divinités, gigantesques traînées de poussières magiques, êtres dansant dans le néant, ayant parsemé le vide de particules.
Ces particules se sont, petit à petit, regroupées en d'immenses sphères violettes, dont l'une en particulier fut si compressée, qu'en son sein, la magie donna naissance à des esprits-filles, des créatures féeriques : les esprits élémentaires.
Ces esprits élémentaires, créatures volantes, naissant par centaines, parcoururent le globe sur lequel ils naquirent, chacun semant derrière lui une matière élémentaire. Ces quatre matières étaient l'une liquide, transparente, l'autre gazeuse, totalement imperceptible, la troisième était une matière solide et enfin, la dernière, une matière destructrice. Et ces quatre matières, petit à petit confrontées, liées et opposées, formèrent un fabuleux et incroyable paysage sensitif.
Mais de ces deux esprits-mères dansant dans l'univers, deux autres esprits-filles naquirent : les esprits paradoxaux.
Ces deux esprits, extérieurs à cette fantastique première sphère mouvante, et qui prenaient eux aussi la forme de deux globes, émettaient l'un, une puissante lumière blanche, et l'autre, une forte lumière noire. Ils n'avaient aucune connaissance l'un de l'autre, mais s’apercevaient de loin, autours de la sphère première. Et tous deux, à distance égale, et presque à la même vitesse, se poursuivaient l'un l'autre, attirés par cette différence au loin.
Et quel ne fut pas leur effet sur le monde des esprits élémentaires, le plongeant tantôt dans le sombre, et tantôt dans le clair. Ils eurent un incroyable impact sur cet écosystème : ils y apportèrent la vie.
De petits êtres figés, en majorité verts, qui poussaient sur terre et dans les mers. Puis de petits êtres plus colorés, puis de plus en plus mouvant, volant, rampant ou nageant, qui deviendront d'incroyables animaux fantastiques.
Et peu à peu, tandis que les esprits-mères s'éteignaient, la vie évolua de telle sorte que ces multiples environnements s'embellirent de jour en jour.
Et les deux légendaires esprits-mères disparurent.
Mais l'histoire de ce globe ne s'arrêta pas là. De cette course effrénée que se faisaient les esprits paradoxaux, une autre lignée encore d'esprits naquit : les esprits de lumière.
Ces esprits descendirent sur la sphère première et la découvrirent. Ils ne connaissaient pas la matière, mais connaissaient l'essence de la vie, puisque eux-même étaient ses soeurs.
Déconcertés par la pauvre aptitude de ces êtres vivants à agir sur leur environnement, il leur vint une idée : donner naissance à une créature fantastique, une nouvelle race, des êtres intelligents, qui posséderaient, en plus de membres leur permettant de se déplacer, des membres leur permettant de fabriquer plus encore que n'importe quel nid.
Ils donnèrent ainsi la vie à cinq espèces très similaires depuis la terre elle-même. A partir de la terre sablée ou rocheuse près des mers, de la terre des champs ou des forêts, des sols montagneux ou brûlant et de tous les types de terre existants. Des créatures humaines qui se regroupaient à peu près en cinq grandes espèces distinguables : l'une très petite, une autre de taille moyenne, il y en avait deux autres assez grandes, se distinguant l'une par sa plus large carrure et ses membres sonores arrondis, tandis que l'autre se distinguait par sa taille plutôt fine et ses membres sonores pointus, et enfin l'une beaucoup plus grande que toutes les autres.
Mais l'étrange présence de ces créatures intelligentes ne plut pas aux esprits élémentaires, qui, sentant leur entière création profanée par les esprits de lumière, et obligés de s'éloigner de ces monstres, s’enragèrent du plus qu'ils le purent, et tous unis d'une même âme, déchaînèrent le chaos.
Tempêtes, sur mer et sur terre, fulgurants incendies, foudre destructrice et gel meurtrier, de nombreuses créatures trépassèrent sous l'impact de ces puissants esprits, à tel point que même les esprits de lumière, pris de peur, s'exilèrent le plus haut qu'ils le purent dans le ciel.
Les esprits de lumière tentèrent de protéger au mieux les cinq espèces qu'ils avaient créées, mais ne purent en sauver qu'une partie. Le continent unique lui-même se fendit en huit grandes îles du fait du cataclysme. Mais s'aperçevant que leur fléau ne permettait pas de détruire ceux qui profanaient leur création, les esprits-élémentaires cessèrent leurs attaques, et se résignèrent à trouver refuge au sein des forêts, à l'abri des créatures monstrueuses.
C'est ainsi que se forma la carte du nouveau monde telle qu'on la connait aujourd'hui. Les 5 races originelles, ancêtres des gnomes, nains, humains, elfes, et géants, oublièrent vite l'existence des esprits de lumière vivant cachés dans les cieux, et des esprits élémentaires vivant cachés dans les forêts.